Toute décision importante dans la vie nécessite de prendre une respiration, de prendre du recul et d'écouter ce que l'on veut vraiment. Ce « souffle » est venu pour João Costa et sa compagne Bea lors de l'affaire du coronavirus. Le jeune œnologue a toujours eu à l'esprit de produire ses propres vins et, en 2020, au milieu du Covid, le projet Beiorte est né, dans un village isolé de la sous-zone d'Alva, à l'intérieur du Dão. C'est là, dans une zone montagneuse et escarpée, avec de petits vignobles éparpillés, sur un terrain granitique adossé à la chaîne de montagnes Serra do Açor, qu'ils ont décidé de faire revivre l'ancienne cave du grand-père de João et d'exploiter la richesse des vieux vignobles d'assemblage de la région, épargnés par les modes et les tendances temporaires.
Beiorte signifie vin dans le dialecte local (Arguina), un mot plagié qui était utilisé par les ouvriers des mines pour que leurs patrons ne les comprennent pas. Et le mot Beiorte Gido (bon vin) que porte chaque bouchon lors de l'ouverture d'une bouteille fait référence à l'intention de Costinha de faire du bon vin. Une approche artisanale qui veut mettre en valeur la pureté et l'authenticité du grand terroir local, « ressusciter » des vignobles que les anciens vignerons ont progressivement abandonnés et préserver un patrimoine « génétique » qui n'a pas été tenté de changer à cause de tendances éphémères. Si cette philosophie vous rappelle quelque chose de l'approche de notre chère Iliana (Malihin), vous n'avez pas tort.
Le Dão est une région qui mérite autant d'attention que notre Santorin, l'Etna, la Sierra de Gredos en Espagne, Itata au Portugal et d'autres régions. Et Costinha (son surnom) est pour Dão l'un de ceux qui travaillent dur pour régénérer une grande région viticole. Il appartient à une génération qui «garde» ses traditions et son héritage et qui révolutionne le vignoble portugais avec des vins « grands » en termes de qualité et de prix, qui foulent encore le sol. Et il fait tout cela dans sa cave minimaliste, avec une vinification qui rappelle le Dão des années 50, sans aucune intervention et avec beaucoup de travail personnel dans la vigne et la cave. Et la joie que nous procure chaque bouteille ouverte de ses vins est contagieuse et nous remplit d'énergie pour continuer à chercher les « diamants » du vignoble portugais.
